le cycle de la vigne

courbissac c'est avant tout un patrimoine végétal

travaillé avec délicatesse.

C'est le moment de la taille, le Temps de l'endurance,

chaque jour dans le froid il faut affronter le vent d’autan glacial. C’est le Temps de l’architecture de la vigne, de sa sculpture, l’artisan vigneron, dans sa grande humilité devient artiste. Huit heures par jour, courbé, le vigneron n’a plus de conscience, c’est le temps de la méditation ou la répétition du geste porte à l’oraison.

La vigne pleure, elle se lave, la sève remonte dans les sarments,

la vigne se réveille. Les bourgeons vont bientôt éclater et répondant à l’irrésistible appel de la chaleur , la plante frémit, croit et recommence son inexorable cycle végétatif.

 

C’est le temps des températures étouffantes,

seules les vignes les plus vieilles et enracinées vont pouvoir aller puiser les ressources dans le sous sol.

Les vieilles vignes restent vertes, elles ne stressent pas, les grenaches continuent à fermer leurs spores pour éviter la vapotranspiration. Nous n’avons pas rogné nos vignes, elles s’autoprotègent, leurs sarments retombants leur servent de parasol.

Le raisin est en pleine véraison, il change de couleur, il n’y a plus qu’à patienter pour que les sucres migrent dans la baie.

 

Fin Aout c’est la vendange, temps béni que j’attends avec foi, espérance et reconnaissance.

C’est la vendange césarienne s’il n’y a pas eu d’eau. Il faut couper le fruit de la mère, les deux souffrant trop.

Si la pluie est tombée, nous pouvons prendre le temps de l’observation, les vignes peuvent encore attendre , le fruit en sera d’autant plus complexe.  Il y a eu la peur de tout perdre, il y aura l’espoir d’un beau millésime. Vendanges bénies, temps de joie nous sommes une quinzaine, les vignes sont pleines de jeunesse qui coupe en chantant.

 

Dans la cave commence le mystère de la vinification. Le raisin encuvé se met à parler, les levures sont en action. Tout bouillonne, tout fermente, le gaz carbonique envahit la cave, c’est la prise de pouvoir de la fermentation

 

 

Nous sommes dans la cave, les derniers pressurages s’achèvent.

Fatigués, parfois même exténués, nous n’avons plus qu’à aérer le sol par un petit labour.

La vigne a tout donné, elle a souffert tout l’été de la soif, de la faim, ses réserves se sont épuisées. Nous allons donc la nourrir de compost, lui redonner de l’azote indispensable à sa survie. Appliqué en automne, cet azote va doucement migrer dans le sol pour se trouver disponible au printemps…et tout recommence.