l'histoire du domaine

le domaine de courbissac est au coeur du minervois historique.

il est entouré de vestiges archéologiques qui attestent de l'ancienneté de la présence humaine sur cette terre depuis le paléolithique.

 

tessons de céramique sigilée, fragments de tegulae et de jarres : à chaque promenade dans les vignes ces vestiges discrets nous rappellent que l'on fait du vin à courbissac depuis plus de 2000 ans.

Mythiques paysans poètes, marginaux et inspirés, les garrigains natifs de Courbissac, ont marqué l’imaginaire collectif du siècle passé par leur obsession de la recherche de l’eau à Courbissac.

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La famille rico leur rachète le domaine en 1990, le modernise un tantinet, puis s’en sépare à leur tour 12 ans plus tard. reinhard ému par la beauté du lieu et peu conscient des difficultés agricoles de Courbissac se porte acquéreur du Domaine en 2002 et reconstruit l’habitat historique.

témoignages archéologiques mondialement célèbres

 

sous les vignes du domaine de courbissac à fauzan (400 mètres d'altitude) la grotte de l'aldène.

 

La grotte de l’Aldène, comme celle des poteries, très proche, témoignent de l’importance de la faune sauvage qui peuplait alors les alentours. Les os de nombreux grands mammifères y ont été trouvés : ours des cavernes, hyènes, tigres, rhinocéros, bovidés, équidés et autres cervidés. La couche argileuse qui en recouvre les paroi a même gardé de nombreuses traces de griffures d’ours. Mais ce sont les gravures parfois rehaussées de couleur ocre réalisées par d’anonymes artistes, il y a plus de 30 000 ans, qui forcent l’admiration.

Ours, rhinocéros, chevaux, félins y sont représentés d’un trait sûr et naturaliste et montrent l’habileté artistiques d’artistes capables de représenter des détails anatomiques presque imperceptibles à l’oeil nu, comme la trace des omoplates sous la fourrure, et tout cela de mémoire. De plus la grotte de l’Aldène a conservé un témoignage émouvant de la présence humaine à la Préhistoire sous la forme de traces de pieds d’enfants, imprimées dans le sol argileux et arrivées jusqu’à nous.

 

Situé au sud du Domaine de Courbissac, le dolmen des Fades

à Pépieux est un témoin éclatant de la période Néolithique.

 

Daté autour de 3 500 avant J.-C., il est le plus grand et le plus imposant dolmen à couloir du sud de la France.

Construit par la culture Véraza, il témoigne de la sédentarisation et des débuts de l’agriculture dans la région. Le dolmen consiste en une longue galerie de 24 mètres qui était incluse dans un tumulus de 35 mètres de long. Un couloir de 12 mètres donne sur une antichambre ouverte par une sorte de hublot de pierre et recouverte d’une spectaculaire dalle de pierre de 20 à 30 tonnes qui marque l’entrée vers la cella, l’endroit le plus sacré où étaient enterrés les destinataires de ce monument mégalithique. La monumentalité de cet édifice a toujours impressionné puisque les Fades sont les fées que l’on pensait être à l’origine de ce monument si imposant.

Avec la conquête romaine , advint une colonisation agricole par les soldats des légions romaines et l’introduction massive de la vigne et de l’olivier.

et l’on trouve des vestiges de feuilles de vigne et de pépins fossilisés dès le Paléocène (entre 65 et 56 millions d’années). La région n’est pas en reste puisque de tels vestiges de l’espèce vitis previnifera et vitis lambrusca ont été retrouvés à Castelnau-le-Lez dans l’Hérault.

Les premiers hommes dont la présence dans la région remonte au moins à 550 000 ans, comme l’a prouvé la découverte récente d’une dent fossilisée à Tautavel, ont donc pu profiter des fruits de ces vigne sauvages. Mais les glaciations de Riss (120 000 av. J.-C.) et de Würm (40 000 av. J.-C.) ont fait disparaître ces premières vignes indigènes.

 

 

Ces espèces étaient connues et exploitée auparavant, car introduites par les Grecs d’Agde et de Marseille.

Mais avec la colonisation romaine, les plantations se font systématique, rationnelles et autour de grandes exploitations, les villae, comme à Azillanet.

En 118 avant J.-C. avec la création de la via Domitia reliant l’Espagne à l’Italie en passant par Narbonne, Bézier et Nîmes, les exploitations viticoles du Minervois voient un débouché pour leur production.

 

 

Les vins de notre terroir furent alors appréciés et commentés par les plus grands auteurs latins.

Cicéron en parle dans son plaidoyer Pro Fonteio, défendant Marcus Fonteius qui avait été préteur de la Gaule transalpine entre 74 et 72 av. J.-C. Pline le Jeune décrit également les vins de Béziers et de la région du Minervois, ainsi que Varron dans son traité de l’agriculture, de re rustica.

L’apogée de la viticulture romaine dans le Minervois se situe à la fin du Ier siècle et au début du IIe siècle. En 92 de notre ère, l’importance de la production des vignobles est telle que l’empereur Domitien décrète l’arrachage de la moitié des vignes gauloises qui concurrencent fortement le vin italien.

 

Le vin à cette époque a donc une importance de premier plan dans la production comme dans l’alimentation.

Les vignes sont plantées rampantes de façon à leur éviter les coups du vent si important dans le Minervois que l’oenologue Jacques Puisais a pu parler d’un « vin d’air ».

La vinification se faisait alors dans des dolia, énormes jarres pansues semi-enterrées et étanchéifiées à l’aide d’un enduit de poix végétale ce qui donnait au vin une saveur fumée.

Les exploitations viticoles ont été si importantes qu’elles ont marqué le terroir à travers la toponymie. En effet, autour de Courbissac, si Minerve se rapporte à la déesse de la guerre, La Livinière, qui a donné son nom à l’appellation Minervois-La-Livinière vient du latin Cella vinaria qui signifie littéralement cave à vin. De même, Félines où poussent les syrah de notre tête de cuvée le Roc du Piere, les marsanne de l’Orange et les cinsault des Farradjales, vient du mot latin Figulina signifiant l’atelier de potier, où se font les amphores.

 

Les Grandes Invasions au Ve siècle voient une chute de la viticulture de par les guerres, l’instabilité et l’éloignement de la culture des nouveaux arrivants,

mais la culture romaine perdure en la présence de l’Église qui a fait de la triade alimentaire antique : le pain, le vin et l’huile d’olive, la matière de ses sacrements.

Aussi la viticulture, après une courte éclipse se propage de plus belle autour des abbayes et conquiert tout le monde occidental.

Avec les raids sarrasin la culture de la vigne marque le pas. Ceux-ci ont laissé leur trace dans notre terroir et le nom de notre cuvée Les Farradjales vient d’un mot arabe qui signifie les terres riches.

 

 

Le vin de notre région au Moyen-Âge est majoritairement un vin blanc, c’est celui qui est le plus apprécié jusqu’au XIVe siècle

où le vin rouge commence à apparaître sur les tables en France, mais vers le XIIIe siècle, le goût évolue et les vins clairs commencent à être préférés aux vins capiteux issus de l’Antiquité.

L’agriculture céréalière profite de l’optimum climatique médiéval et repousse le vin de plaine vers les terroirs rocheux plus complexes et qualitatifs.

La Bataille des vins, poème composé vers 1224 et se déroulant à la table de Philippe-Auguste consacre les vins blancs du Languedoc.

 

Les alentours du domaine de Courbissac et le Minervois en général sont riche en vestiges architecturaux médiévaux. Le domaine est bordé au sud par la Chapelle Saint-Germain, chef d’oeuvre roman des XIe et XIIe siècle et unique vestige de l’ancien village de Saint-Germain, situé à deux kilomètres de Cesseras et aujourd’hui disparu. La chapelle, présente un appareil de pierre de petits moellons plus ancien au niveau du sol et plus gros, datant du XIIe siècle dans les parties hautes.

 

L’abside voûtée en cul-de-four est particulièrement ornée, entourée de lésènes et d’une délicate arcature formant ce que l’on appelle des bandes lombardes

et qui sont caractéristiques de l’art du premier roman méridional du nord de l’Italie à la Catalogne. Si la construction est délicate, les détails décoratifs marquent également une grande richesse ornementale. Ainsi l’arc monolithe de l’étroite fenêtre de l’abside est surmonté d’un étroit cordon de basalte dont le noir profond vient trancher avec le gris des pierres. De même, les claveaux de l’arc du porche sur la façade méridionale, alternent le blanc et le noir rappelant l’esthétique de la chapelle palatine de Charlemagne ou de l’abbatiale de Vézelay.

 

Le village de Cesseras lui aussi abonde de témoignages médiévaux,

qu’il s’agisse du château dont  il reste deux tours rondes, dont le toit de l’une est fait de briques vernissées, où de l’église Saint-Geniès, beau témoignage du gothique tardif méridional.

De l’église du XIIe siècle, il ne reste que le clocher fortifié qui était intégré dans le rempart tandis que l’édifice a été reconstruit au XVe siècle suite aux destructions causées par les routiers qui dévastaient la région. Sa nef unique voûtée d’ogives et sa largeur témoigne des efforts déployés, notamment par les ordres mendiants, pour restaurer l’orthodoxie catholique dans ce pays albigeois  et qui a donné naissance à une architecture gothique originale, à nef unique, ouverte et claire où tout devait inciter le regard à se tourner vers le sanctuaire, centre de la messe.

 

À partir du XVIe siècle, les vins se complexifient, le vin rouge commence à apparaître dans les exploitations de la région

et la culture du vignoble devient une activité plus rentable que la culture céréalière.

Cela explique un fort accroissement des vignobles et un enrichissement général de la région. En témoigne, le beau portail renaissance de l’église Saint-Geniès de Cesseras. La physionomie du village vient en grande partie des XVIe-XVIIIe siècles.

 

 

La construction en 1681 du canal du Midi par Pierre-Paul Riquet sous le règne de Louis XIV, permit d’accroître le transit et le commerce dans le Minervois ainsi que l’installation du vignoble moderne. Se met alors en place un vignoble et un parcellaire proches de ceux que nous connaissons aujourd’hui. À la veille de la Révolution, près de 50% des terres sont consacrées à la vigne. Le cadastre napoléonien montre bien la métairie de Courbissac qui est parvenue jusqu’à nous ainsi que toutes les parcelles de vignoble qui l’entourent.

 

 

En 1853, le chemin de fer arrive dans la région,

et les vins du Minervois se voient ouvrir le marché immense du nord de la France et de la région parisienne. C’est le temps de l’opulence et de la production de masse. Mais la seconde moitié du XIXe siècle voit l’apparition de problèmes nouveaux et mortels pour la vigne comme l’oïdum vers 1850, le Phylloxera venu d’Amérique en 1863 et le mildiou à la fin du siècle. Mais la région surmonte ces problème et redevient dès le début du XXe siècle une des plus grandes région productrice de vin en France.

Enfin, le saut en qualité effectué à partir du milieu du XXe siècle permet aux vins du Minervois d’obtenir l’AOC en 1985.